Jinrou-Scantrad
Ang Ang
Présenté par : Jinrou-Scantrad
Traduction : Alcancia
Correction : Elodie
Chapitre 2
Il conduisit la voiture en suivant les instructions de Hwayoung. Gyuwon n’avait aucune idée d’où ils étaient, quand ils arrivèrent à leur destination. Il ne le sut toujours pas ni en voyant l’enseigne « DONJON », qui lui faisait penser à une boîte de nuit à thème, ni quand on avait minutieusement vérifié leurs cartes d’identité, ni lorsqu’il avait vu le sigle « club à adhésion, réservé aux membres ». Quand Hwayoung murmura quelque chose à l’oreille des employés, les interrompant dans leur action pour arrêter son compagnon, ceux-ci regardérent Gyuwon avec surprise. Il supposa alors qu’ils devaient être surpris qu’il soit garde du corps.
L’intérieur, visible lorsque la porte s’ouvrait, était très sombre. Il pensa que c’était sûrement une boîte de nuit, mais il se trompait. Mais là encore, tout était inscrit sur l’enseigne aux caractères soignés sur fond blanc « DONJON ». C’était trop soigneux pour une boîte de nuit.
Un homme d’un âge difficile à deviner, en tenue de serveur, apparut tout à coup, et demanda en s’inclinant jusqu’à la taille.
— Bienvenue, Maître. Qui avez-vous choisi aujourd’hui ?
— Laissez-moi regarder un peu le catalogue, répondit Hwayoung.
Ils entrèrent discrètement dans la salle de réception. Aussitôt qu’il passa la porte, Gyuwon fut surpris et baissa la tête.
Il y avait beaucoup d’hommes. Certains étaient jeunes, d’autres paraissaient plus vieux. Certains étaient potelés, d’autres étaient fins et maigres. Certains avaient des piercings sur tout le corps, d’autres avaient un ventre qui ressortait comme celui d’E.T. Et dès que Gyuwon les vit, il sut exactement où il était et ce que ces gens faisaient en observant les personnes qui se trouvaient là, dans le même uniforme, semblables à des esclaves.
De pis en pis !
Gyuwon baissa la tête en tentant de contrôler sa respiration et commença à réfléchir ardemment à la manière dont il en était arrivé à ce terrible désastre qui lui donnait envie de pleurer.
Kim Gyuwon était homosexuel et extrêmement masochiste. Son penchant ne correspondait pas à son allure. Il avait commencé à travailler comme mercenaire avec son mental d’acier et son corps naturellement athlétique, mais ce travail était trop pénible pour lui. Les hommes se déshabillaient souvent entièrement, il y avait toutes sortes d’armes, et à cause des insultes obscènes de ces machos, Gyuwon pouvait à peine rester avec eux. Il savait très bien que si un jour il se faisait surprendre à faire quelque chose de controversé, tous ses efforts auraient été ruinés, mais sur son honneur, c’était quelqu’un qui ne cherchait à s'en prendre à personne et qui craignait, dans le cas contraire, que s’il subissait du harcèlement, sa vie n'en soit détruite. Il n’avait aucune envie d’être un vide couille pour soldats, mais souhaitait réellement être doucement torturé par quelqu’un. Effrayé à l’idée de regarder le sexe de ses coéquipiers chaque fois qu’ils changeaient de vêtements, il s’obstinait à observer un des coins de la pièce et à se changer rapidement. Son corps le démangeait tellement, comme si on l’observait. Il voulait que son cul soit frappé. Il voulait être baisé durement. Il voulait ramper. Et plus que tout, il voulait mettre le membre d’un homme dans sa bouche et le sucer. Il y avait eu de nombreux moments où il n’arrivait plus à le supporter et où il voulait supplier, alors Gyuwon n’avait eu d’autres choix que de mettre fin à sa vie de mercenaire.
En vingt-neuf ans, la personne la plus proche de son idéal était Yoon Hwayoung. Comme il le disait plus tôt, il était beau, mais dépravé. Un tel homme sadique, n’était-ce pas le genre idéal que Gyuwon avait cherché toute sa vie ? En plus, il était homosexuel. C’était clairement un club SM exclusivement gay. Il était alors évident que ces hommes étaient des esclaves.
Tandis qu’il grognait, Hwayoung balayait lentement la pièce du regard. Il s’approcha du plus viril des hommes présents, de la même taille que Gyuwon et approuva. Sachant ce qu’il devait faire avec seulement le hochement de tête de Hwayoung, l’homme retira précipitamment son uniforme. Son sexe était orné d'un anneau, mais déjà en érection. Hwayoung en approcha sa main.
— Oh, plutôt mignon.
Sa voix n’était pas particulièrement différente, ce qui le rendait encore plus dépravé. Gyuwon referma résolument les yeux d’un air frustré. C’était vraiment très dur pour lui. Il décida à nouveau qu’il quitterait son travail dès demain. Désormais, Yoon Hwayoung allait devenir le roi éternel de son monde sexuel imaginaire et être l’incarnation de ses fantasmes quand il baiserait son cul avec un gode en gémissant son nom.
Kim Gyuwon avait décidé de faire de la chirurgie esthétique à cause de son penchant. Ironiquement, il n’avait jamais eu de relation sexuelle. Il ne voulait pas d’une femme, et n’était pas satisfait à moins d’être malmené. Mais qui voudrait le martyriser ? De nos jours, les États-Unis et la Chine étaient remplis de beaux jeunes hommes. Il voulait pourtant servir un maître avant de devenir trop âgé.
— Tu veux qu’on essaie d’ouvrir ton trou ?
L’homme se mit immédiatement en position aux mots de Hwayoung. Il s’allongea, ses joues touchant le sol, et maintint ouvert ses fesses de ses mains. Il se doigta lui-même et s’ouvrit petit à petit. Et ainsi, son membre devint de plus en plus dur. Hwayoung s’accroupit et regarda de plus près son trou, comme s’il allait acheter quelque chose.
Gyuwon essaya de se contrôler, en pensant qu’il ne devait plus les regarder. Il était jaloux de cet homme qui pouvait faire ça devant Hwayoung, mais ce qui lui importait davantage était sa propre situation. Il se sentait défaillir. Il voulait se prosterner devant lui dès maintenant. Son membre était déjà raidi. Gyuwon se faisait mal autant que possible. Il mordait sa langue et serrait les poings. Ses ongles s’enfonçaient dans sa paume et la douleur au bout de sa langue l’empêchait de bander.
— Vous pouvez me donner une chambre ? Je dois confirmer quelque chose avant d’oublier.
À la demande de Hwayoung, l’homme qui les avait fait entrer qu’il soit un serveur ou un des responsables, les guida. Après avoir traversé un long et sinueux couloir, le serveur se décala de côté quand ils atteignirent une porte, et Hwayoung entra.
Comme Hwayoung le regardait, Gyuwon annonça :
— Je devrai attendre dans la voiture
Puis, il essaya de s’esquiver rapidement. En fait, il avait plus besoin de toilettes que de la voiture. Alors qu’il était sur le point de partir, il entendit la voix de Hwayoung s’élever dans son dos.
— Attends.
Il continua d’une voix particulièrement apaisante.
— Attends, j’ai quelque chose à te dire.
Gyuwon entra dans la chambre. Alors que porte se refermait derrière lui, Hwayoung n’ajouta rien. Quand Gyuwon releva la tête, nerveux, celui-ci se tenait juste en face de lui.
—Hwa. . . Hwayoung… Je n’ai pas à connaître votre vie per… personnelle. Je… Je vous promets de garder ça pour m… !
Il n’arrivait plus à parler. Parce que Hwayoung pressait son sexe. D’un simple geste, il ne put se retenir plus longtemps et il banda. Hwayoung ouvrit la bouche tandis qu’il sentait le sexe dans sa main grossir comme une pâte fermentée avec de la levure.
— Tu sais où j’excelle ? demanda-t-il d’une voix vive et très joyeuse.
Gyuwon secoua la tête tandis que son membre s’érigeait entièrement.
— À reconnaître un masochiste. Je suis vraiment très bon pour ça. Ce doit être instinctif.
Sans s’en rendre compte, il avait délaissé le langage formel et parlait désormais plus familièrement. Avant même qu’il ne le réalise, Hwayoung avait abaissé sa main. Gyuwon ressentit une incroyable douleur dans son sexe, et ne put s’empêcher de s’abaisser. Hwayoung continua d’attirer son sexe jusqu’au sol, et Gyuwon dut suivre le mouvement en s’allongeant sur le sol. Il entendit la voix de Hwayoung au-dessus de lui.
— Combien de personnes as-tu servies ? Jusqu’où as-tu été ? Quels sont les jeux que tu aimes ?
— Qu’est-ce que vous…
— Ne fais pas l’innocent. Je te le répète, je ne me suis jamais trompé.
La voix de Hwayoung était magnifique. Elle était si belle qu’elle correspondait à son visage. Même sa façon de parler, arrogante et dominatrice, envoyait des frissons dans le corps de Gyuwon. Cette sublime manière de faire, incroyablement sexy, lui conférait le sentiment qu’il lui obéirait sans poser de questions. Mais c’était le jeune frère de son client et la personne dont il devait assurer la sécurité. L’éthique de Gyuwon lui fit reprendre ses esprits.
— Je ne l’ai jamais fait… Monsieur.
Sa résistance était aussi faible que le battement d’ailes d’une mouche, mais en tant que masochiste, Gyuwon résistait autant qu’il le pouvait. Il avait toujours rêvé de jouer dans une telle scène avec quelqu’un, et cette personne était Yoon Hwayoung, un puissant et arrogant monarque. Il l’interrogeait sur ses expériences de jeu et sa situation afin qu’ils deviennent partenaires. Son désir de tout lui avouer de A à Z montait grandement.
— Vraiment ?
La main libre de Hwayoung s’en prit à l’anus de Gyuwon à travers son pantalon. Comme son sexe touchait le sol, ses fesses pointaient donc naturellement vers le plafond. Dès que la main délicate de Hwayoung s’approcha, Gyuwon ouvrit légèrement les cuisses par instinct. Hwayoung titilla ainsi son anus par-dessus son pantalon.
— Jamais ? Donc tu es en train de me dire que tu n’as jamais joui d’ici ?
Sa voix était plus vive que tout à l’heure. Il lui avait posé la question d’un ton ravi et curieux et son excitation était évidente. Gyuwon releva la tête et vérifia le pantalon devant ses yeux. Il était excité. Le vêtement était déformé, bien qu’il l’intimide délibérément.
— Réponds-moi.
En même temps, Hwayoung pressa fermement le membre de Gyuwon. Il fut content lorsque celui-ci lâcha un « Ngh… » et gémit.
— Non, jamais.
Hwayoung ricana.
— Tu es maso ?
À ces mots, il n’eut plus la capacité de résister plus longtemps. Gyuwon acquiesça. Alors, Hwayoung embrassa doucement ses lèvres comme s’il avait fait une bonne chose.
— Je le savais. Mais ça signifie que personne n’a possédé ce corps incroyable ?
Hwayoung reprit un ton formel tout à coup. Gyuwon, tremblant de peur, regarda Hwayoung, se demandant ce qu’il avait en tête. Était-ce un piège ? Non, ça ne pouvait être le cas. Avait-il mis en place un stratagème pour voir quelque chose en lui ? Ça aurait été ridicule.
— Oui…
— Pourquoi ça ?
Sa question était embarrassante, mais puisque Hwayoung n’avait pas l’intention de le relâcher, Gyuwon n’eut d’autre choix que de répondre.
— Mon visage…
— Ton visage ?
— C’est parce que mon visage est… hum… un peu comme ça. C’est la même chose avec ma taille et mon travail.
Hwayoung ne comprenait pas vraiment pourquoi Gyuwon avait hésité à répondre et y réfléchit à nouveau. D’aussi loin qu’il s'en souvenait, être un homme fort comme lui était le rêve de tout soumis, et le posséder était celui des dominants. Aussi, il n’arrivait pas à comprendre. Il devait sûrement complexer. Hwayoung arriva à une conclusion simple : relever Gyuwon. Et ce fut simple. Lorsque Hwayoung, qui serrait encore son sexe, éleva sa prise ; il n’eut d’autre choix que suivre le mouvement.
— C’est donc pour ça que tu ne l’as jamais fait.
Gyuwon acquiesça.