Jinrou-Scantrad
Embrasse-moi, menteur
Présenté par : Jinrou-Scantrad
Traduction : Alcancia
Correction : Angie
Chapitre 15
Quand je fus enfin seul, mon visage vira au rouge. Les Alphas Dominants n’avaient donc aucune pudeur. Comment pouvaient-ils exprimer tant de lubricité en public ?
Aiment-ils le sexe tant que ça ?
Je secouai ma tête alors que l’ascenseur entamait sa lente ascension. Même si j’avais déjà couché avec mon ex-petite amie, je ne m’étais jamais senti bien au point d’en perdre la tête. Et surtout, j’avais été maladroit, et elle, bien sûr, était restée insatisfaite. Puis, nous nous étions disputés pour un rien, et avant de pouvoir approfondir notre relation, nous avions rompu. Ainsi, se concluait ma première expérience.
La relation suivante avait été similaire. Nous nous entendions bien et nous étions sortis souvent ensemble. J’avais confessé mes sentiments, elle avait accepté avec joie. Et même si les baisers étaient aussi bons que possible, peu importait mes efforts, je ne m’étais jamais fait aux relations sexuelles. J’avais beau penser que je donnais le meilleur de moi-même, du point de vue de ma partenaire, ce n’était pas le cas. Nous nous étions donc petit à petit éloignés et notre rupture s’était faite tout aussi naturellement.
Ceci résumait mes relations amoureuses. Après tout, j’avais croulé sous les études jusqu’à ce que je devienne un oméga. Depuis, je n’avais pas eu le courage de me mettre en couple. L’idée même d’être avec des femmes était désormais étrange et sortir avec un homme m’effrayait.
Finalement, je n’avais plus couché avec personne depuis ces folles et jeunes années.
Je revins à la réalité quand la sonnerie de l’ascenseur retentit. Un instant plus tard, la porte s’ouvrit et je traversai le couloir du dernier étage. Ce fut à ce moment-là que je capturai une note sucrée dans l’air. C’était une fragrance que je connaissais bien, les phéromones d’un Alpha Dominant. L’un des participants de la fête devait être ici.
Les lieux étaient calmes. Je m’éclaircis la voix avec force, mais rien ne se passa. Le silence prenait place à nouveau. J’accélérai alors le pas tant je me sentais étrangement anxieux et mal à l’aise. Je voulais juste m’assurer qu’il n’y avait pas de problèmes avant de faire demi-tour.
— Ah.
L’odeur se renforçait à chacun de mes pas. Je n’avais jamais rien ressenti d’aussi dense. Une personne expulsait ses phéromones intentionnellement, et quelques souvenirs vagues me conquirent. Le jour où j’étais devenu un oméga, j’avais été contaminée par les fortes hormones de Keith et j’avais presque perdu conscience.
Cependant, j’étais alors un bêta. Ainsi, j’avais pu retourner chez moi, puisqu’elles m’affectaient moins qu’un oméga. Néanmoins, à cause de cet événement, j’en étais devenu un.
Ainsi, en ce moment même, j’étais confronté à un problème. Je savais qu’elles m’affecteraient beaucoup plus qu’à l’époque et j’étais incapable de dire ce qui pourrait se produire. J’étais plus que conscient d’être en mauvaise posture, même si j’avais pris plus de médicaments que d’habitude. Je couvris mon nez de ma manche et je regardai instinctivement autour de moi. Une porte d’une suite pour les invités était non loin de là où je me tenais. L’odeur s’en échappait.
J’hésitai un moment. J’étais tenté de me détourner et de monter à nouveau dans l’ascenseur, mais la situation était ce à quoi je m'attendais. La meilleure chose à faire était donc de patrouiller à travers cet étage, comme j’en avais eu l’intention.
Néanmoins, je ne fus que plus réticent, quand je m’aperçus que les phéromones étaient plus fortes que prévu. Mes jambes tremblaient déjà et j’étais sur le point de m’effondrer. Ma respiration s’accélérait de plus en plus, et plus je ventilais, et plus j’inspirais ces effluves, perpétuant un cycle vicieux.
— Je n’y arriverai pas.
Je décidai finalement d’abandonner et je fis vite marche arrière. Je ne pensais qu’à m’échapper d’ici. Alors que l’écho de mes pas se faisait de plus en plus bruyant, comme je courrais presque dans le couloir, la porte s’ouvrit dans mon dos.
— Vous avez amené ce que j’ai demandé ? Hé ! Vous allez où ?
Je m’arrêtais quand une voix haut perchée résonna. Je la connaissais.
Elle continua de me héler.
— Vous m’entendez ? Je vous ai demandé où vous alliez ! Puisque vous êtes là, donnez-le-moi.
Elle avait dû commander quelque chose à l’interphone. Je n’avais plus d’autres choix que de revenir sur mes pas, pantelant.
— Mademoiselle Abigail.