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Le Prince de Glace et sa Fée

Présenté par : Jinrou-Scantrad

Traduction : Elrika

 

Correction : Angie

❄❄❄❄❄❄❄

Chapitre 4 : Piège à Faes


 

Qin Rong se figea, espérant qu'il ne faisait qu'imaginer des choses. Il était impossible qu'il se soit tant concentré sur la nourriture qu'il n'ait pas remarqué l'approche de quelqu'un. Il était un mercenaire !

 

— U-uh, excusez-moi ?  

 

Une petite voix enfantine se fit entendre, donnant envie au garçon aux cheveux bleus de pleurer. Il avait été attrapé par un satané enfant ! Il était un vrai raté. 

 

— Qu'est-ce... 

 

Avant qu'il ne puisse dire un mot de plus, Qin Rong sauta par-dessus la table et s'enfuit, cuisse de poulet à la main. Il n'y avait pas moyen qu’il laisse cette viande.

 

— Attendez, ne partez pas ! cria l'enfant, ses pas légers le suivant.

 

 Les deux coururent ainsi pendant une minute, et Qin Rong escalada le mur en une poignée de secondes alors que l'enfant criait. Il n'était pas sûr de ce qu'il avait dit, mais il refusait d'attendre pour le savoir.

 

L'enfant se tint là, fixant le mur que l'intrus avait si facilement escaladé, des larmes se formant dans ses yeux.

 

— S'il te plaît, ne me laisse pas ici tout seul, renifla-t-il alors qu'il retournait tristement à sa table, le silence du jardin restant son seul compagnon.

 

*   *   *

 

Loin de là, Qin Rong essayait de reprendre son souffle. Il était soulagé d'avoir trouvé un peu de nourriture, mais déçu de ne pas avoir pu finir. 

 

Puis, il était assez curieux de savoir pourquoi il y avait un si grand domaine enfoncé dans les bois. La maison était occidentale et assez spacieuse pour abriter une bonne vingtaine de personnes, mais pourquoi était-elle si isolée ? 

 

Rejetant cette pensée, il observa les alentours du haut d'un arbre pour trouver un endroit où aller. Il ne pouvait pas se cacher dans les bois pour toujours et ne pouvait évidemment rien apprendre sur cet endroit sans interagir avec quelqu'un.

 

Et il devait s'acheter de meilleurs vêtements que les chiffons qu'il portait.

 

Quelque temps plus tard, il se retrouva dans une petite ville et fut un peu surpris. Elle était animée et sale, mais ce n'était certainement pas la Chine.

 

Était-ce un monde de type occidental ? Si c'était le cas, cela expliquerait la différence des bâtiments. Ils étaient grands et certains avaient un aspect bizarre.

 

En se promenant, Qin Rong prit soin de ne pas être vu. Il n'était pas sûr que les gens qui le poursuivaient soient dans la même ville et il ne tenait pas à se faire attraper. Qui sait ce qu'ils lui feraient après ?

 

En regardant dans une ruelle, il repéra des vêtements accrochés au rebord d'une fenêtre. Repoussant la culpabilité, il escalada le mur et les déroba. La nourriture de tout à l'heure lui avait donné l'énergie dont il avait tant besoin.

 

Après s'être rapidement changé dans une tenue simple, il se promena, essayant de trouver un moyen d'obtenir des informations. Il était en train de grignoter des fruits qu'il avait volés dans la maison au milieu des bois quand il entendit un grand fracas.

 

La curiosité l'emporta sur la prudence et il se précipita juste à temps pour profiter d'une sacrée vue.

 

Au milieu de la place se trouvait une grande créature tirant un chariot en bois blanc et chatoyant. La créature n'était cependant pas un cheval. Elle avait à peu près la même taille, était de type reptilien, se tenait sur deux grandes pattes et possédait de petits bras griffus.

 

Un Tyrannosaurus Rex ?!

 

Le dinosaure était actuellement en train de grogner sur un petit enfant qui avait apparemment gêné le passage de la voiture. Comme on pouvait s'y attendre, le garçon était en larmes et recroquevillé en boule. Avant même que Qin Rong ne puisse se demander ce qui se passait, une silhouette sauta de l'attelage en criant des injures.

 

— Oi, dégage de là, petit morveux, cria l'homme petit, très petit, sa barbe capturant tous les crachouillis que sa tirade produisait. Je suis attendu. 

 

Examinant le type, il vit qu'il ressemblait à un adulte, mais ses traits étaient étranges, comme taillé dans la pierre. Chaque pas qu'il faisait pouvait être ressenti, comme si la terre elle-même lui répondait. Alors que l'enfant continuait à pleurer, la personne dans la voiture jeta un coup d'œil dehors.

 

— Arrêtez de perdre du temps et déplacer simplement l'enfant, dit-elle, le sexe difficile à déterminer dans la mesure où les hommes n'étaient pas censés être aussi beaux et que des femmes aussi magnifiques ne devaient pas exister sur terre. La voix était apaisante, mais définitivement masculine. 

 

— Écartez-le pour que nous puissions partir. 

 

— Oui, Maître Fenral, dit le gros homme, l'air encore agacé en calmant sa monture.

 

 L'enfant s'enfuit, disparaissant dans la ruelle sombre. Qin Rong était sur le point de partir pour récupérer de toutes ses troublantes pensées quand il sentit que quelqu'un l'observait.

 

Levant les yeux, il vit le bel homme, Maître Fenral, qui le regardait avec froideur. Son apparence était attirante, mais il ne put s'empêcher de remarquer à quel point il avait l'air étrange.

 

Ses cheveux étaient longs et pâles, presque blancs, en harmonie avec son teint légèrement plus foncé. Ce qui était bizarre, c'était sa tête. Au-dessus, il arborait un diadème qui encerclait son front, ressemblant à des branches, dont certaines d'entre elles semblaient sortir de son cuir chevelu.

 

Fronçant les sourcils, Qin Rong ne remarqua pas la lueur dans les yeux de l'homme qui fit un geste dans sa direction. Il vit alors le type corpulent se tourner vers lui et se précipiter tout en l'appelant. Il s'enfuit, ne ralentissant pas jusqu'à ce que les appels aient disparu.

 

Ce qui était curieux, c'était que les paroles avaient été dans une langue étrangère, mais qu'il avait été capable de déterminer qu'elles lui étaient adressées. 

 

*   *   *

 

Qin Rong s'assit sur un toit et mangea son fruit, qu'il avait affectueusement appelé Porise, car il avait le goût d'une pomme et d'une cerise. Mais le fruit était violet, alors il était un peu hésitant sur le nom. 

 

Il avait un faible pour Porise, mais son côté moins sérieux voulait l'appeler Pogole parce que ça sonnait fantaisiste. 

 

En y réfléchissant, il ajusta sa cape nouvellement acquise lui couvrant la tête et les épaules. En observant la foule, il vit de nombreuses couleurs de cheveux différentes et en conclut que le bleu n'était pas la couleur la plus étrange.

 

D'après ce qu'il avait compris, il se trouvait dans une sorte de monde fantastique avec des créatures magiques et mythiques. Il avait déjà repéré quelques elfes et nains, la plupart étant des marchands. La ville semblait animée et agréable, mais Qin Rong était une personne méfiante par nature. Il ne voulait pas être pris au dépourvu.

 

D'autant plus qu'il était toujours poursuivi. 

 

— Merde, chuchota-t-il en se reculant un peu pour rester hors de vue. 

 

Juste en dessous, Fenral et son laquais marchaient dans la rue, la foule se séparant pour eux. Il pouvait entendre les chuchotements même de l'endroit où il se trouvait.

 

— Ah, quelle vue magnifique !

 

— Lord Fenral est tellement beau. 

 

—  C'est effrayant de voir à quel point les elfes sont beaux. 

 

— Bien que je me demande pourquoi il traîne dans la rue.  

 

Qin Rong jura dans un souffle, sachant exactement pourquoi l'homme était là.

 

Il suivait le garçon depuis des heures maintenant. Il pensait les avoir semés, mais non, ils avaient juste abandonné la voiture pour le suivre à pied. Qin Rong n'avait aucune idée de la façon dont ils arrivaient à le retrouver, mais il en avait vraiment marre de tout ça maintenant.

 

Pourtant, malgré sa colère, il ne pouvait pas les affronter. La magie existait dans ce monde et il n'avait aucune idée de ce à quoi il pouvait être confronté. Pour ce qu'il en savait, les elfes pouvaient peut-être voler et provoquer des ouragans.

 

Il s'enfuit donc de la ville, même s'il voulait rester pour obtenir plus d'informations. Il n’en avait appris que peu et maintenant, à cause de ce salaud, il allait devoir revenir plus tard.

 

Putain de bâtard beau gosse !!!

 

En bas, dans la rue, Fenral s'arrêta, fronçant les sourcils en levant les yeux vers le toit voisin.

 

— Maître ? appela Salgut, son compagnon/serviteur nain qui se tenait derrière le bel homme. 

 

Bien que proches en âge, tous deux centenaires, Fenral était deux fois plus grand que l'homme légèrement plus vieux.

 

— Il semblerait qu'il se soit encore enfui, soupira-t-il, un peu déçu. 

 

Salgut posa une main réconfortante sur le bras de son maître.

 

— Ne vous inquiétez pas, nous le retrouverons bien assez tôt, lui assura-t-il.

 

*   *   *

 

Qin Rong resta dans la forêt, pensant qu'elle était plus sûre que la ville. Il y avait beaucoup de choses qui pouvaient mal tourner là-bas, alors il choisit de dormir dans un arbre.

 

Malgré son bon sens, il décida de retourner à la maison dans les bois. Il ne savait pas pourquoi elle se trouvait là, mais c'était sûrement un meilleur endroit où résider que n'importe où ailleurs.

 

Il s'y faufila sur la pointe des pieds. Le soleil se couchait et comme on pouvait s'y attendre, la cour était vide. 

 

Comme avant, il y avait un plat de nourriture sur la table, couvert, mais chaud au toucher. Après avoir regardé les alentours, il enleva le couvercle et mangea rapidement, ne sachant pas quand il aurait une autre occasion. Mais à la moitié du repas, il entendit une branche se casser et s'enfuit, ignorant les appels lui disant de s'arrêter.

 

Cette nuit-là, il dormit le ventre plein et le sourire aux lèvres.

 

Ailleurs, cette même nuit, un petit garçon se cacha sous ses couvertures en reniflant. Il était déçu de ne pas avoir pu parler à la personne aux jolis cheveux.

 

Au cours des jours suivants, un schéma se développa. Chaque matin, Qin Rong se réveillait, se baignait dans la rivière et cherchait de la nourriture. La plupart du temps, il n’arrivait pas à attraper quoi que ce soit dans la forêt et se rendait à la maison cachée en son cœur.

 

Il trouvait toujours un plat l'attendant. Même s'il savait être surveillé, il venait et se servait, heureux de pouvoir manger un peu de bonne nourriture. Mais il ne parvenait jamais à finir son repas, car l'enfant qui vivait là essayait toujours de s'approcher ou de lui parler.

 

Comme un oiseau, il partait dès qu'on s'approchait.

 

Aujourd'hui, Qin Rong remarqua que le repas était posé sur le rebord de la fenêtre du troisième étage. Curieux d'en connaître la raison, il y grimpa, et s’y assit. Alors qu'il s'apprêtait à entamer le plat, il vit l'intérieur de la maison.

 

C'était la première fois qu'il l’observait réellement. La pièce était une grande chambre, avec un énorme lit dominant la pièce. Assis à côté de celui-ci se trouvait une forme familière.

 

L'enfant, un garçon d’à peu près son âge, était assis là et lisait un livre. Curieusement, celui-ci avait les cheveux noirs, une première depuis son arrivée dans ce monde.

 

Cette vue était rassurante, permettant à Qin Rong de se sentir un peu moins dépaysé. Même s'il ressemblait aux gens d'ici, voir quelqu'un qui avait l'air normal était une vision réconfortante. 

 

D'une certaine manière, l'enfant sembla sentir son regard, car il leva les yeux et aperçut Qin Rong. Pendant un instant, ils se regardèrent fixement.

 

Il a même les yeux noirs !  pensa Qin Rong avec bonheur. 

 

Le garçon se leva lentement, comme effrayé de le faire fuir. L'action était amusante. Décidant de jouer le rôle d'un chat désinvolte, il sauta du rebord de la fenêtre, roulant pour pouvoir atterrir en toute sécurité sur l'herbe en dessous.

 

Regardant en arrière, il vit le garçon l'observer, l'inquiétude claire sur son visage. Qin Rong n'était pas cruel, alors il s'étira de façon évidente, montrant bien à l'enfant qu'il allait bien, avant de s'enfuir.

 

Le garçon regarda le jeune aux cheveux bleus s'enfuir, espérant pouvoir le retenir un peu plus longtemps la prochaine fois.

 

Quelques heures plus tard, Qin Rong rentrait à pied à son campement, fatigué d'une journée passée en ville. Il n'avait pas obtenu plus d'informations que la veille, puisque ce bâtard de Fenral n'arrêtait pas de le suivre partout.

 

Un de ces jours, je vais comprendre pourquoi il tient tant à traquer un enfant, pensa-t-il en traversant un buisson.

 

 Écartant un arbuste, il s'arrêta pour voir un curieux spectacle. Au milieu d'une petite clairière se trouvait une grande bassine d'eau calme. Ce n'était pas du tout caché, bien que quelqu'un ait clairement tenté de le faire, car il y avait quelques branches et feuilles au-dessus. La personne n'avait même pas pris la peine d'au moins l'enterrer.

 

Quiconque avait mis ça là ne savait manifestement pas comment cacher un... un piège ?

 

Fixant le récipient, il se demanda brièvement ce que ça faisait là et pourquoi. C'est alors qu'il entendit un bruit et trouva bientôt la réponse à sa question de 'qui'.

 

Un peu plus loin, un enfant était accroupi derrière un buisson et regardait la bassine. 

 

Ou du moins, il essayait. De là où il se tenait, Qin Rong pouvait très facilement le repérer et il regarda fixement l'enfant. Au bout d'une seconde, le garçon remarqua que Qin Rong le regardait et tressaillit. 

 

Avec une expression effrayée, il se recroquevilla, se couvrant les yeux comme si ça pouvait le cacher. Si ce n'était pas le fait que c'était la chose la plus adorable dont il n'ait jamais été témoin de sa vie, il aurait pu s'en sentir offensé.

 

Il était quand même curieux de savoir ce qui se passait et peut-être que jouer le jeu aiderait à résoudre le mystère de toutes ces choses bizarres. Alors, d'un air calme, Qin Rong sauta dans la bassine et attendit.

 

L'attente fut courte.

 

— Ah ah ! Je t'ai attrapé ! cria le garçon en sautillant.

 Il avait l'air extatique, comme si tout s'était passé selon son plan.

 — Ça a marché ! J'ai attrapé un Fae ! 

 

Un Fae ? C'est ce que le gamin pensait qu'il était ? C'était à cause de ses cheveux bleus ? Ou peut-être parce qu'il avait sauté de la fenêtre du troisième étage ? Quoi qu'il en soit, il était apparemment actuellement dans un piège à Faes, ou quelque chose comme ça.

 

— Oh, humain, libère-moi et je t'accorderai une faveur, dit-il l'air pince-sans-rire, un peu curieux quant à la raison pour laquelle cet enfant l'avait 'attrapé'.

 

 Son ton était plat, mais trop jeune, le garçon ne le remarqua pas.

 

— Une faveur ? 

 

 Le garçon fronça les sourcils, n'étant pas familier avec ce mot. 

 

— Qu'est-ce que c'est ? 

 

— Euh... 

 

 Qin Rong ne s'attendait pas à une telle situation, alors l'expliquer fut un peu fastidieux.

 

 — C'est un peu comme un souhait, je suppose ? 

 

Apparemment, il avait dit la bonne chose, car les yeux du garçon brillèrent de curiosité.

 

— Un souhait ? haleta-t-il. Tu exauces les souhaits ? 

 

— Dans une certaine limite, je suppose. 

 

 Il secoua la tête, espérant que cet enfant n'essayerait pas de souhaiter quelque chose de déraisonnable. Peut-être qu'il n'aurait pas dû appeler ça un souhait...

 

Le garçon fixa le sol, traînant le pied timidement. Cette vue adoucit son cœur et lui donna envie de caresser l'adorable petit chou.

 

— Alors… marmonna-t-il, les joues un peu rouges. Tu… tu pourrais rester avec moi et être mon ami ?! 

❄❄❄❄❄❄❄

Chapitre 5

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