Embrasse-moi, menteur

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Présenté par : Jinrou-Scantrad

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Traduction : Alcancia

 

Correction : Angie

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Chapitre 1

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Un violent coup souffla à mes oreilles, suivi par une douleur vive. Je sentis quelque chose dégouliner, alors je portais ma main jusqu’à mon visage pour découvrir du sang au bout de mes doigts. 

 

J’avais demandé à ce que toutes les épines soient retirées, mais il devait en rester quelques-unes. À cette vive piqûre, je fis presque claquer ma langue. La femme devant moi, du haut de ses talons, me fusilla du regard. Je la regardai dans les yeux, impassible, et déclarai.

 

— Si vous n’aimez pas les roses, je peux en avoir…

 

— C’est tout ce que vous avez à dire, espèce de taré ?

 

Personne n’aurait pu imaginer que cette femme qui proférait des insanités en explosant de rage était celle qui était saluée comme « l’actrice la plus gracieuse d’Hollywood ». Je me souvenais de sa dernière campagne, et ce n’était vraiment pas la même personne. L’actrice, qui jurait en piétinant le bouquet de fleurs qui m’avait atteint au visage avant de tomber au sol, hurla soudainement.

 

— Je ne peux pas l’accepter. Laissez-moi voir immédiatement Keith !

 

— Comme je vous l’ai déjà dit, je ne peux pas.

 

Je lui bloquai le passage tout en gardant, comme à mon habitude, une attitude formelle. Avant qu’elle ne recommence à jurer, je repris. 

 

— À partir de maintenant, vous devrez passer par moi ou par un avocat si vous voulez le voir. M. Pittman souhaite conclure cette relation aussi discrètement que possible. Accepter sa générosité serait bénéfique à votre carrière en tant qu’actrice…

 

— Vous ? Vous me menacez ? 

 

Elle persistait à hurler, deux flammes bleues dansant dans ses yeux. 

 

Je répliquai, indifférent.

 

— Je n’énonce que des faits. Je vous conseille un choix qui serait non seulement profitable à M. Pittman, mais aussi à vous.

 

— Ne me faites pas rire. Vous pensez que je vais quémander comme les autres putes ? 

 

Elle me coupa la parole et hurla.

 

— Je peux faire venir au moins une centaine de journalistes ici dès maintenant. Je déballerai tout. Je leur dirai quel enfoiré méprisable est Keith Knight Pittman, et comment ce putain d’enfoiré m’a utilisé avant de me jeter ! Vous ne m’en croyez pas capable. Attendez juste pour voir. Pour qui me prend-il, à me donner ce genre de merde ?

 

Je la regardai, alors qu’elle était désormais totalement furieuse, et déclarai calmement : 

 

— Je comprends. Vous devriez le faire dans ce cas. Je le ferai savoir à M. Pittman. 

 

Un instant, elle fut surprise, comme si elle ne s'était pas attendue à cette réponse. Telle une machine privée d’émotions, je continuai. 

 

— Si c’est vraiment ce que vous voulez, mademoiselle Élisa, que puis-je faire d’autre ? M. Pittman a été assez généreux lors de votre relation. Cependant, si vous n’êtes pas satisfaite de ses actions, le choix vous appartient. Dans ce cas, je prends note que vous abandonnez votre rôle principal dans « Sous la Pluie avec Toi ». Vous n’aurez plus accès à la maison de vacances de Malibu que vous utilisiez jusque-là. Je ferai empaqueter vos effets personnels et les ferai envoyer à votre résidence principale. De plus, l’adhésion au Country Club et l’abonnement annuel de l’Hôtel J que nous vous avions accordé seront annulés....

 

— A… Attendez, s’interposa Élisa désespérément.

 

Comme je la regardai en silence, elle marmonna, le teint blafard. 

 

— Ce n’est pas juste. Il a déjà accepté de me les donner. Il va juste revenir sur sa parole comme ça ? Même pour le rôle ? Ce n’est pas croyable. Il est tellement mesquin !

 

— C’était censé être une compensation pour conclure cette relation sans aucun problème. Je voudrais vous rappeler que ceci est un contrat. Si l’une des parties n’accepte pas les conditions, alors le contrat ne peut être conclu. Nous vous avons fait une offre que vous avez rejetée, Mademoiselle Elisa. La négociation a donc échoué.

 

— Je ne l’ai pas rejeté ! Je veux… juste parler à Keith directement. 

 

— C’est une des conditions, pointais-je froidement. Vous ne devez causer aucun problème à M. Pittman. 

 

Pour la première fois, elle resta muette.

 

Devant son visage pâle, je demandai : 

 

— Que voulez-vous faire ? Si vous avez besoin de temps pour vous décider, je vous accorde trois minutes à partir de maintenant.

 

— Quoi ? cria-t-elle. Seulement trois minutes ? 

— J’avais prévu de vous en donner vingt, mais vous en avez déjà utilisé dix-sept, affirmai-je en regardant ma montre. Oh, toutes mes excuses. Il ne reste plus que deux minutes et dix secondes. Prenez une décision durant le temps qu'il vous reste, s'il vous plaît.

 

Je vis son beau visage se renfrogner tandis que je sortais et posais sur la table le contrat et un stylo. 

 

— Quand vous aurez pris votre décision, signez ces papiers. 

 

Elle se mordit la lèvre. Malgré son supplice, l’heure passait. Quand il ne resta plus que trente secondes, elle prit le stylo. Elle signa rageusement de son nom, comme si elle donnait son autographe à un fan pénible de mauvaise grâce. J’attendis patiemment qu’elle ait fini et je me penchai pour récupérer le contrat. Alors que j’étais sur le point de partir, elle leva la tête. Avant que je ne puisse l’éviter, elle me jeta au visage le stylo plume.