Embrasse-moi, menteur

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Présenté par : Jinrou-Scantrad

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Traduction : Alcancia

 

Correction : Angie

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Chapitre 7

 

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Il m'avait semblé goûter à l'existence de Dieu pour la première fois. L'expression de Keith s'était alors modifiée de manière subtile. Nous avions tous pu apercevoir le sourire qui fleurissait petit à petit sur son visage impassible, bien qu'il ne soit adressé qu'à une seule et même personne.

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— Grayson. 

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Keith s'était rapproché tandis qu'il criait son nom. Chevauchant son immense cheval, il se trouvait à une hauteur vertigineuse. Je n'avais même pas réussi à le regarder à cause des rayons du soleil qui entouraient sa tête. Je n'avais pu percevoir que sa douce odeur :  celle de ses phéromones, dispersées équitablement pour tout le monde ; et pas juste à mon intention.

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Aussitôt que cette idée m'avait traversé l’esprit, je n'avais pu m’empêcher d’éprouver, contre toute logique, de la jalousie. Après tout, il n’y avait rien entre nous.

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Comme s'il avait voulu me le prouver, Keith était passé, nonchalant, devant moi ; son cheval au trot pour rejoindre l’autre homme. Celui-ci, vêtu lui aussi d’une tenue de polo et chevauchant sa haute monture, était le pendant de Keith. Quiconque verrait son visage le devinerait grâce à ses yeux violets.

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C’était le second Alpha Dominant de l’université. 

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J'avais fixé cet homme aux cheveux d'un blond miel et aux yeux améthystes, symbole des Alphas Dominants. Sa chevelure contrastait avec les mèches sombres de Keith Knight Pittman. C’était un tombeur au sourire éblouissant. Deux hommes à l’apparence exceptionnelle avaient été réunis au même endroit. Personne n’aurait pu s’y attendre, surtout au vu de leur genre.

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— Putain, je crois que je vais mourir, avait murmuré quelqu’un, haletant comme si le souffle allait lui manquer d’un instant à l’autre. 

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Nous avions sans doute tous pensé la même chose.

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J’avais entendu le bruit frénétique des appareils photo dans mon dos. Pouvoir capturer non pas un, mais deux Alphas Dominant en une seule prise était une opportunité divine. 

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Même si j’en avais été bien conscient, j’avais hésité. Gêné en quelque sorte de sortir mon téléphone comme tout le monde afin de prendre des photos. Alors, je m'étais contenté de l'observer intensément, et ainsi, conserver son image pour l'éternité. 

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Après avoir échangé quelques paroles, ils s'étaient mutuellement encouragés avant de se séparer. Les spectateurs les avaient suivis du regard jusqu’à ce qu’ils retournent à leurs positions respectives, éloignées l’une de l’autre. Mais même alors, le cliquetis des appareils avait continué de retentir.

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Le cheval de Keith avait renâclé. Le bruit de ses sabots contre le sol m'avait paru résonner particulièrement fort. 

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En toute honnêteté, je n’avais entendu que les sons qui se rapportaient à Keith. Je l’avais fixé, le léchant pratiquement du regard. Quand le match avait débuté, et que les cavaliers avaient galopé sur le terrain, brandissant leurs maillets, Keith était le seul que j'avais vu, comme si nous étions les deux dernières personnes sur terre.

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Lui, tirant habilement sur ses rênes. Lui, balançant son maillet contre la balle. Lui, menaçant son adversaire alors qu’il lançait au galop son cheval. 

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J'avais pu voir clairement les gouttelettes de sueur tomber de son front. Mon cœur avait tant battu la chamade que j’en avais souffert. J'avais pressé inconsciemment ma main contre ma poitrine. Une personne avait murmuré au loin, et avait mis un mot sur ce que je ressentais. J'avais alors réalisé que même si Keith était un homme et un Alpha Dominant alors que je n'étais qu'un bêta ordinaire, cela n'avait plus aucune importance... Mon cœur ne battait plus que pour Keith et hurlait même à tue-tête :

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Ah ! Je suis amoureux de cet homme ! 

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Lorsque cette prise de conscience était survenue, j’avais soudain remarqué qu’il galopait vers moi. Keith venait à mon encontre, doucement, comme si la scène se déroulait au ralenti. J'avais contemplé en silence cette incroyable réalité. Je n’avais ni entendu les spectateurs qui m'entouraient hurler ni compris ce qu'ils disaient. Tout ce que j'avais pu faire était d’observer Keith se rapprocher à un rythme bien trop lent.

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Clac ! 

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Le bruit strident m'avait ramené à la réalité. Une fois encore, pourtant, ma réaction avait été quelque peu tardive. J'avais entendu les exclamations du public. La scène s'était alors rejouée devant mes yeux, comme si je visionnais une pellicule. 

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Bam ! 

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Dans un bruit sourd, Keith était tombé de son cheval, juste devant moi. Des cris avaient retenti à cette vision invraisemblable. L’équipe d’assistance avait accouru de toutes parts. Le match en avait été interrompu. J’avais regardé Keith s’asseoir, vacillant. C’était tout ce que j'avais pu faire.

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Ce n'est que plus tard que j’avais réalisé que la balle s’était dirigée vers moi, que Keith l’avait bloquée de son maillet, mais qu’il avait perdu l’équilibre et avait chuté de son cheval.