Embrasse-moi, menteur

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Présenté par : Jinrou-Scantrad

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Traduction : Alcancia

 

Correction : Angie

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Chapitre 8

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La partie avait repris sans Keith. Une coupure saignait sur son front. Nous avions tous été paralysés quand il avait été emmené à l’infirmerie. Un joueur l’avait remplacé, mais l’ambiance avait semblé se dégrader. J'avais fixé ardemment l’endroit où Keith et les organisateurs avaient disparu, avant de me soustraire à la foule. 

 

— C’est par là. 

Quand j'avais trouvé Jennifer et lui avait demandé où était parti Keith, elle m'avait désigné l’emplacement de l’infirmerie. 

 

— Mhm, je voulais savoir s’il allait bien. Après tout, il s’est blessé à cause de moi...
 

Je m'étais justifié, sans que cela soit utile, mais elle n'avait pas réagi. Son attention s'était reportée sur Grayson, concentré sur le jeu, comme s'il ne s'était rien passé. Il paraissait presque soulagé. 

 

Une tente, calme et isolée, avait fait office de poste de secours. Ainsi cachée dans un lieu aussi reculé, les spectateurs auraient trouvé avec difficulté les blessés. C’était probablement pour les joueurs qui avaient besoin de repos, mais surtout dans le cas où l’un d’entre eux aurait été un Alpha Dominant aux fans bien trop enthousiastes. 

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Sans surprise, j'avais croisé quelques personnes en chemin. L’une d’entre elle avait demandé à un membre de l’organisation où avait été emmené Keith. Celui-ci avait répondu qu'il était à l'hôpital, comme s'il énonçait une évidence.

 

Les fans étaient partis, déçus. J’aurais reçu la même réponse si je n’avais pas fait partie, moi aussi, de l’organisation ; même si Keith avait été blessé par ma faute. Je m'étais dirigé vers la tente, fébrile à l’idée d’avoir un tel privilège. 

 

Et même alors que j’avais atteint la tente, je n’avais pas été prêt à entrer. J'avais dû me préparer, et en particulier, calmer mon cœur. 

 

Finalement, j'avais réussi à trouver ce que j’allais lui dire, et je m’étais élancé. Ma démarche avait été pesante tandis que je m'étais approché doucement de l’entrée. Bien que je n'avais ressenti aucune présence derrière le morceau de tissu miteux qui la bloquait, il se trouvait bel et bien là. Ça avait été une évidence des plus solides. Son odeur avait été omniprésente.

 

D'incroyables phéromones sucrées qui s’étaient attardées dans l’air. 
 

J'avais dégluti lourdement, la bouche sèche. Le fond de ma gorge avait palpité et m'avait brûlé. Pourtant, j'avais su d’instinct que je n’aurais plus jamais la chance de le rencontrer, si je n’y allais pas maintenant. Comme si quelque chose m'avait poussé par derrière, ou plutôt, comme j'avais été attiré, j'avais fait un pas vers lui, puis un autre. Petit à petit, son odeur s'était épaissie et mon esprit s'était embrouillé au même moment. 

 

Lorsque j'avais soulevé avec précaution le lourd tissu, un large espace m’avait attendu. Je m'étais détourné du chariot empli de matériel médical, et j'avais découvert un lit pliant, au fond de la tente. 

 

Keith était étendu sur la vaste couche. Son front était couvert de larges bandes de gaze. Mon cœur s'était serré à la vue de son teint pâle et de ses yeux fermés. 

 

Un instant, je m’étais inquiété qu’il y ait pu avoir un problème. Pourtant, ma raison avait surpassé mes émotions. Si sa blessure avait été sérieuse, Keith n’aurait pas été seul. En fait, ils ne l’auraient pas du tout déposé dans ce poste de secours rudimentaire. Ils l’auraient emmené à l’hôpital.

 

Je m'étais un peu détendu. Cependant, ces bandages enroulés autour de son front sculpté avaient attiré mon attention. 

 

Et si cela lui laissait une cicatrice au visage ? 

 

Cette simple pensée m'avait donné un intense sentiment de culpabilité. Mes pensées étaient devenues confuses, et j'avais froncé les sourcils. Alors, Keith avait ouvert les yeux. J'avais été si surpris que j’en avais eu le souffle coupé. 

 

Les rayons du soleil qui s’infiltraient par les coutures épaisses de la tenture avaient illuminé en partie l’espace. Des grains de poussière avaient flotté dans la lumière tandis que Keith m'avait fixé par delà celle-ci, dans cette pénombre dorée.

 

Ah.

 

Je l’avais observé avec attention se lever lentement. Aucune des paroles que j’avais si mûrement réfléchies ne m'était venue à l’esprit. J'étais resté là, statufié. À ma grande déception, Keith avait été le premier à parler. 

 

— ...

 

Ayant retrouvé mon sang-froid trop tard, j'avais demandé une fois encore comme un idiot : 

 

— Hein… ?

 

Keith avait ri doucement. Mes genoux avaient failli céder, et j'avais failli trébucher. Lorsque j'avais rassemblé mes esprits, la voix de Keith avait retenti. 

 

— Tu n’es pas blessé ?

 

J'avais sursauté. Il m’avait reconnu. En une fraction de seconde, il s’était souvenu du visage du garçon qu’il avait sauvé. Ma poitrine s'était serrée et je n’avais plus eu la force de parler. J'avais réussi, avec peine, à hocher la tête, et il m'avait souri. C’était un sourire qui m'était entièrement destiné. Mon cœur s'était remis à battre la chamade. 

 

J’étais censé le remercier, mais aucun son n'était sorti de ma bouche. Keith m'avait tendu la main, pendant que j’hésitais, la bouche ouverte. Tout en fixant son visage, j'avais levé mon pied. Chaque pas avait amplifié les battements de mon cœur. 

 

Quand nos mains s'étaient finalement touchées, j'avais tremblé. 

 

— … ?